La psychologie de l’argent – Morgan Housel
Les leçons à retenir du livre « La psychologie de l’argent de Morgan Housel »
La réussite financière n’est pas une science exacte. Elle fait partie de ces « compétences douce » dans lesquelles le comportement est plus important que les connaissances. Morgan Housel nomme cette compétence la psychologie de l’argent. Dans son ouvrage, il essaie de nous convaincre que les compétences douces comptent davantage que l’aspect technique de l’argent.
Voici les 11 leçons à en tirer de ce magnifique livre. La psychologie de l’argent Morgan Housel
1. Les conditions où tu as grandis affecte tes investissements
Les décisions d’investissement d’un individu tout au long de sa vie sont profondément influencées par les expériences qui ont marqué sa génération. Et en particulier par celles qu’il a vécues au début de sa vie d’adulte.
Si vous avez grandi à une époque de forte hausse des prix. Vous aurez moins tendances à investir dans des obligations que quelqu’un qui n’a connu qu’une faible inflation. Si la bourse atteignait des sommets lorsque vous êtes entrés dans l’âge adulte, vous vous tournerez plus volontiers vers des placements en actions que quelqu’un qui n’aura connu que des marchés baissiers. La psychologie de l’argent Morgan Housel
La tolérance au risque des investisseurs individuels dépend de leur histoire personnelle.
Elle ne dépend pas de leur intelligence, ni de leur éducation, ni de leur raffinement. Mais simplement du hasard bête et méchant qui a décidé de l’endroit et du moment où ils sont venus au monde.
On peut naître dans une famille qui valorise l’éducation, ou dans une famille qui la condamne. On peut grandir dans une économie prospère qui encourage l’entrepreneuriat, ou dans la guerre et la misère. Il faut être conscient que la réussite ne s’explique pas toujours par le travail, et que la pauvreté ne s’explique pas toujours par la fainéantise. Il faut pas oublier cela quand nous jugeons les autres, et aussi quand on se juge sois-même.
2. La chance et le risque
Bill Gates a dit un jour « La réussite est mauvaise conseillère, car elle fait croire à des gens intelligents qu’ils seront toujours dans le camp des gagnants ».
Quand tout va super bien pour vous, n’oubliez pas que la situation est moins idyllique qu’il n’y paraît. Vous n’êtes pas invincible. Si vous admettez que la chance a joué un rôle dans votre succès, vous devez admettre l’égale importance de sa face sombre, le risque, qui peut tout aussi brusquement inverser le cours des choses.
Et ça marche dans l’autre sens : l’échec est parfois mauvais conseiller. Il fait croire à des gens intelligents qu’ils ont pas pris les bonnes décisions, alors que celles-ci ne sont souvent que le reflet de l’impitoyable réalité du risque.
Surtout reconnaître le rôle du risque, de même que celui de la chance, veut dire que nous devons faire preuve d’indulgence lorsque nous essayons de comprendre nos échecs.
3. Éviter les extrêmes dans votre lifestyle
En décidant que vous vous contenterez d’un revenu dérisoire ou, au contraire, que vous travaillerez jour et nuit pour gagner toujours plus. Vous augmentez vos chances de regretter ce choix un jour.
Pour optimiser l’action de l’effet multiplicateur, vous devez laisser à votre projet des années, voire des dizaines d’années pour se développer. Cela se vérifie aussi bien en matière d’épargne que de carrière ou de couple. Le secret, c’est la longévité. Compte tenu de notre propension à évoluer au fil du temps, chercher à maintenir un certain équilibre à chaque instant de son existence est une stratégie qui permet de s’épargner des regrets futurs et qui favorise l’endurance. La psychologie de l’argent Morgan Housel
La probabilité de pouvoir suivre la route qu’on s’est tracée et d’éviter les regrets est bien plus élevée si l’on cultive la modération dans tous les compartiments de sa vie professionnelle – le taux d’épargne annuel, la quantité de loisirs, les voyages, le temps consacré à la famille, aux amis, au travail, à la santé… – que si l’on développe ou néglige à l’excès l’un d’entre eux.
4. L’objectif c’est d’être plus libre
La richesse suprême, c’est de pouvoir se lever chaque matin en se disant : « Aujourd’hui, je suis libre de faire ce qui me plaît. »
La source de joie universelle, c’est bien d’avoir la maîtrise de sa vie. Pouvoir faire ce que vous voulez, quand vous voulez, avec qui vous voulez, pour aussi longtemps que vous le voulez, cela n’a pas de prix. C’est le principal bénéfice que procure l’argent.
Le fait de sentir au plus profond de soi que l’on a la maîtrise de son existence est un indicateur plus fiable de sentiments positifs de bien-être que toutes les autres conditions de vie objectives. La psychologie de l’argent Morgan Housel
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La plus formidable des qualités de l’argent est de vous donner la maîtrise de votre temps. De vous permettre d’atteindre, pas à pas, un certain niveau d’indépendance et d’autonomie qui tient à la possession d’un capital non utilisé, vous conférant ainsi davantage de contrôle sur ce que vous pouvez faire et quand.
Plus on utilise notre richesse pour acheter plus prestigieux et plus beau, on abandonne une partie de la maîtrise de notre temps. Ce sont deux phénomènes qui, au mieux, s’annulent réciproquement.
La clé, c’est d’apprendre à dompter ses attente et vivres en dessous de ses moyens. Quel que soit votre revenu, votre indépendance repose avant tout sur votre taux d’épargne.
5- Prévoir une marge d’erreur (Économiser)
Épargnez. Épargnez, un point c’est tout.
C’est votre marge d’erreur : l’éventualité que vos pars d’investissements ne se réalisent pas comme prévu.
En vous permettant de supporter toute une gamme de conséquences potentielles, la marge d’erreur vous donne la capacité de résistance nécessaire pour vous maintenir à flot le temps que tournent en votre faveur les chances d’un résultat avantageux, ce qui ne se produit que rarement. La psychologie de l’argent Morgan Housel
En vous ménageant une marge d’erreur suffisante dans un des volets de votre stratégie (les réserves en cash) afin d’être capable d’encaisser des épreuves dans un autre (les crypto-monnaies par exemple). Vous vous procurez un avantage sur votre confrère investisseur qui ne le fait pas et qui se retrouvera ruiné à la première bourde – Game Over !
Le principe, c’est qu’il faut prendre des risques pour réussir. Mais qu’un risque capable de provoquer votre ruine ne vaut jamais la peine d’être pris.
Pour contourner ce problème, on représente notre argent comme une haltère. On prends des risques d’une des extrémités, tandis que les disques de l’autre extrémité nous terrifient tellement qu’on n’ose pas y toucher. On veut absolument s’assurer de rester debout le temps que les prises de risque portent leurs fruits. Pour réussir, il faut commencer par survivre. Et comme nous l’avons déjà souligné dans le point 4, la capacité de faire ce que vous voulez, quand vous voulez, aussi longtemps que vous le voulez, a un retour sur investissement illimité.
À nos yeux, on conserve en liquide une somme d’argent assez supérieure à ce que recommanderaient la plupart des conseillers financiers. L’équivalent d’environ 20% de notre capital hors la valeur de la propriété (maison principale si propriétaire).
6. Miser sur plusieurs chevaux
Comme l’a dit Peter Lynch, l’un des meilleurs investisseurs du moment : « Dans ce boulot, les plus doués de tous voient peut-être juste six fois sur dix ».
Trouver des informations sur la fortune de Warren Buffett. Son rendement annuel moyen ou même ses principaux placements ne présente aucune difficulté. Tout est là, à disposition, et ne demande qu’à être discuté. La psychologie de l’argent Morgan Housel
En revanche, vous aurez beaucoup plus de mal à mettre la main sur une liste de tous les investissements de sa carrière. Personne ne parle des décisions malheureuses, des activités sujettes à caution, des acquisitions désastreuses. Elles représentent pourtant une grande part de l’histoire de Buffett. C’est l’autre face des rendements générés par la longue traîne.
Warren Buffett a reconnu que sur les 400 500 titres qu’il avait détenus dans sa vie, une dizaine seulement avaient fait l’essentiel de sa fortune.
Apprenez à accepter que plein de choses aillent de travers. On peut se tromper une fois sur deux et faire fortune quand même, car la majorité des résultats sont déterminés par un tout petit nombre d’événements. Quoi que vous décidiez de faire de votre argent, beaucoup de tentatives échoueront.
C’est comme ça. Il faut vous habituer à cette idée. Cela doit vous inciter à apprécier votre réussite en prenant toujours en compte la globalité de votre portefeuille plutôt que certains investissements précis.
Lorsqu’on analyse les succès de quelqu’un en le prenant pour un modèle, on a tendance à oublier que ses gains s’expliquent par une infime fraction de ses décisions. Et lorsqu’on contemple ses propres échecs, pertes ou revers, on a le sentiment de n’avoir pas fait ce qu’il fallait. En réalité, il se peut que nos maîtres se trompent (ou n’aient qu’à moitié raison) tout aussi souvent que nous. Leurs décisions sont peut-être bonnes, mais il est possibles qu’ils fassent autant de choix regrettables que nous.
7. Investissez sur la durée
Dans l’histoire des marchés boursiers américains, les chances de faire des profits ont été de 50/50 sur les périodes de un jour, de 68% sur les périodes de un an, de 88% sur les périodes de dix ans et (jusqu’à présent) de 100% sur les périodes de 20 ans. Tout ce qui vous permet de vous maintenir dans la course représente donc un avantage quantifiable. La psychologie de l’argent Morgan Housel
La meilleure façon d’améliorer vos performances d’investisseur, c’est d’étendre votre horizon temporel. Le temps qui passe est la plus puissante des forces à l’oeuvre dans le domaine des placements financiers. Il a le pouvoir de faire grandir les petits bourgeons et de diluer les effets des grosses bourdes. Bien qu’il ne soit pas capable de neutraliser la chance ni le risque. Il peut rapprocher les résultats obtenus des résultats mérités.
a- Faites ce que vous aimez
En parallèle de vos investissement, faites ce que vous aimez !
Si vous interprétez cette phrase comme un principe de conduite pour vivre plus heureux et dépensez tout votre argent, elle ne vaut pas grand chose. En revanche, si vous l’envisagez comme une devise qui vous donne l’endurance nécessaire pour mettre de votre côté toutes les chances quantifiables de succès, vous comprendrez qu’elle mérite d’être au coeur de vos stratégies financières.
8. Être prêt à payer le prix de la réussite
Les investissements rentables ont un prix. Ce prix ne s’exprime par en cents et en dollars. Il est fait de volatilité, de craintes, de doutes, d’incertitudes et de regrets – autant de choses qu’il est très facile de sous-estimer tant qu’on ne les a pas expérimentées directement.
Cela peut paraître insignifiant, mais envisager la volatilité du marché comme l’expression de frais d’entrée plutôt que comme une sanction est un premier pas dans le développement de l’état d’esprit adéquat. Celui qui vous permettra de vous maintenir suffisamment longtemps dans la course pour récolter les fruits de vos investissements.
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Gagner de l’argent en bourse ou en crypto-monnaie par exemple n’est pas et ne sera jamais gratuit. Cela a un prix, comme n’importe quel autre produit. Vous n’êtes pas obligé de payer ce prix. Le coût en termes de volatilité ou d’incertitude est équivalent au prix à payer pour faire des profits.
Un génie de l’investissement pourrait être défini ainsi : c’est un homme ou une femme qui parvient à agir normalement quand tous ceux qui l’entourent perdent la tête.
9. Être optimiste plutôt que pessimiste sur le long terme
Pour des raisons qui nous ont toujours échappé, les gens adorent entendre que le monde court à la catastrophe.
Les vrais optimistes ne sont pas ceux qui pensent que tout va aller comme sur des roulettes. Ça, c’est de l’autosatisfaction. Être optimiste, c’est avoir la conviction que la situation finira par prendre un tour favorable, tout en sachant qu’il y aura des revers en cours de route.
Nous on a confiance dans la capacité du monde à générer une croissance économique réelle, et on est convaincu que nos investissements bénéficieront de cette croissance pendant les trente prochaines années.
Toutes les performances négatives, récession est le prix à payer pendant ces trente prochaines années pour pouvoir tirer le Jackpot.
Prenez des risques vaut la peine, car ils paient avec le temps. Mais méfiez-vous comme de la peste des risques ruineux : en entraînant votre perte, ils vous priveront de la possibilité de prendre d’autres risques qui, à leur tour, seraient devenus payants avec le temps.
10. Savoir quand c’est assez
a- Stopper l’inflation de vos désirs
C’est une des compétences les plus difficiles à acquérir. Si vos attentes augmentent au même rythme que vos résultats, il n’y a aucun sens à vous évertuer.
Quand vous avancez d’un pas, vos espérances avancent de deux. Vous avez l’impression d’être à la traîne et que le seul moyen de rattraper votre retard est de prendre de plus en plus de risques.
b- Éviter la comparaison sociale
Il y a toujours plus riche que soi. Se comparer aux autres est un combat perdu d’avance. Le seul moyen de le remporter, c’est de ne pas s’y engager, c’est-à-dire d’accepter l’idée que l’on possède suffisamment, même si c’est moins que ceux qui nous entourent.
c- « Assez » n’est pas trop peu
Avoir assez n’est pas synonyme d’un excès de prudence, quelque chose qui voudrait dire que l’on rate de bonnes occasions ou laisse un potentiel inexploité.
Juger qu’on a assez, c’est comprendre que l’inverse – avoir faim de toujours plus – peut mener à des actions que l’on risque de regretter.
d- Tout ne mérite pas d’être risqué
Être heureux est une chose inestimable.
Avoir une famille est une chose inestimable. La psychologie de l’argent Morgan Housel
Être libre et indépendant financièrement est une chose inestimable.
Jouir du respect des autres est une chose inestimable.
La meilleure façon de préserver toutes ces choses inestimables, c’est de repérer le seuil du risque au-delà duquel vous allez les mettre en péril. Comprendre à quel moment le jeu n’en vaut plus la chandelle. Savoir décider que vous avez assez.
11- Rester riche
Gagner de l’argent est une chose, le conserver en est une autre.
Si on devait résumer en seul mot à quoi tient la réussite financière, je choisirais le mot « survie ».
Gagner de l’argent et savoir le conserver sont deux compétences bien distinctes.
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Pour gagner de l’argent, il faut prendre des risques, se montrer optimiste, s’exposer.
Pour le conserver, c’est exactement le contraire. Il faut faire preuve d’humilité, craindre à tout instant que ce que l’on a gagné nous soit repris. Il faut cultiver une certaine sobriété et admettre qu’une partie de sa réussite est due au facteur chance, ce qui signifie qu’on ne peut espérer voir se répéter éternellement les succès passés. La psychologie de l’argent Morgan Housel
Ce qui fait vraiment la différence, c’est la capacité à se maintenir sur la durée sans finir ruiné ni contraint de jeter l’éponge. Voilà ce que vous devriez toujours avoir en ligne de mire. Qu’il s’agisse de vos placements, de votre carrière professionnelle ou de votre stratégie d’entreprise.
Il y a deux raisons pour lesquelles la mentalité de survie est si cruciale quand il est question d’argent :
- La première est que rares sont les gains tellement faramineux qu’ils valent la peine qu’on se ruine pour les obtenir.
- La seconde tient à l’effet multiplicateur décrit dans les points précédents. Celui-ci ne fonctionne que si vous laissez des années et des années à vos actifs pour se développer. Le problème c’est que pour installer et maintenir cette croissance, il faut déjà survivre aux difficultés et aux imprévus que chacun d’entre nous rencontre au cours de son existence.
Votre objectif numéro 1 doit être de devenir financièrement indestructible, et non d’obtenir des rendements maximaux. En fait, c’est de cette manière que vous allez vous assurer les plus hauts rendements, puisque cela vous permettra de vous maintenir suffisamment longtemps dans la course pour que la magie de l’effet multiplicateur opère.
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